Quelques métaphores
Pour mieux comprendre le Kaizen
(Extrait du ebook : Le Kaizen illustré. voir Boutique)
Les métaphores sont une façon de penser parmi d'autres.
Deux façons de penser
Les occidentaux (et en particulier les français qui ont
l'esprit "cartésien") pensent d'une façon logique : quand
ils sont confrontés à un problème, ils cherchent les causes qui produisent les
conséquences et ainsi ils trouvent solutions et remèdes.
Les orientaux (et en
particulier les chinois) pensent par analogie. Quand ils ont un problème
dans un domaine qu'ils ne peuvent pas observer facilement, par exemple ce qui
se passe à l'intérieur de notre corps, ils regardent ce qui se passe dans un
domaine semblable, plus facile à observer (la nature), et ils en déduisent que
la même chose se produit dans le corps.

Les chinois ont aussi observé
que dans la nature, il y a des énergies qui stagnent (marécages) où la vie
croupit, et des énergies qui circulent (rivières) où la vie prospère. Ils en
ont donc tout naturellement déduit que nos deux énergies vitales doivent
circuler dans notre corps en suivant des méridiens (les fameux méridiens
d'acupuncture) et que la maladie survient lorsqu'il y a un blocage qui oblige
l'énergie à stagner à tel ou tel endroit de notre corps. L'acupuncteur va donc
planter des aiguilles à certains endroits pour rétablir la circulation de
l'énergie.
Tel patient, qui entre chez un
acupuncteur plié en deux parce qu'il a un lumbago, en ressort droit comme un i
parce l'énergie qui était bloquée à cet endroit a été remise en circulation.
Ainsi on peut guérir (ou
résoudre tout autre problème) par la logique (comme les occidentaux) ou par
analogie (comme les orientaux).
Les métaphores qui nous aident à comprendre
Le mot métaphore désigne habituellement une
figure de style qui consiste à faire une comparaison entre deux éléments
sans utiliser de comparant (comme) :
"Ma jeunesse fut (comme) un
ténébreux orage." Dans les pages qui suivent le mot métaphore désigne
un fait d'observation courant que l'on peut utiliser pour comprendre par analogie ce qui se passe dans
d'autres domaines de la vie, et aussi pour comprendre comment le Kaizen peut
nous aider dans ces domaines de notre vie qui nous posent problème.
Grâce au Kaizen
et la métaphore
de la pompe à vélo
Pourquoi est-il si difficile d'arrêter de fumer ?
La
plupart de ceux qui fument "voudraient" arrêter de fumer. Beaucoup
essaient, prennent des résolutions, les tiennent un moment… et puis rechutent !
C'est plus fort qu'eux. Même la perspective de développer un cancer du poumon
ne leur est d'aucun secours.
La métaphore de la pompe à vélo peut nous aider à
comprendre pourquoi.
Tout le monde a fait cette expérience :
Quand on tire sur la
poignée d'une pompe à vélo, celle-ci vient facilement et on entend le
chuintement de l'air qui est aspiré à l'intérieur de la pompe. Quand on
repousse la poignée, elle repart tout aussi facilement, en expulsant l'air hors
de la pompe. Mais si on bouche l'orifice de la pompe avec l'index, la poignée
résiste quand on tire dessus, et quand on la relâche après avoir réussi à la
tirer de quelques centimètres, elle repart aussitôt. De même, lorsque la pompe
est remplie d'air, si on bouche l'orifice avant de repousser la poignée,
celle-ci résiste. Et quand on la relâche après avoir réussi à la faire rentrer
de quelques centimètres, elle ressort aussitôt et revient à sa position
d'origine.
En quoi cette
métaphore nous permet-elle de comprendre pourquoi il est si difficile, voire
impossible, à la plupart des gens d'arrêter de fumer, ou de se débarrasser de
toute autre forme d'addiction ou d'une quelconque mauvaise habitude.
Cette
métaphore nous montre que "la nature a horreur du vide". On pourrait
dire : la nature ne supporte pas le vide. Si on décide d'arrêter de
fumer, d'enlever cette habitude, sans la remplacer par autre chose, cela crée
un vide. Et comme la nature ne supporte pas le vide, celui-ci résiste, aspire,
rappelle à lui la mauvaise habitude, qui revient bientôt à sa place pour le
combler.
On ne peut donc arrêter de fumer qu'en remplaçant cette mauvaise habitude par une autre, qui nous apportera un plaisir équivalent (chewing-gum, bonbon…) ou une diversion (promenade, conversation…). A chacun d'imaginer ce que cette habitude de remplacement peut être pour lui.
Mais alors que vient faire le Kaizen dans cette histoire ?
Sans même avoir
besoin de la métaphore d'une pompe à vélo pour comprendre tout ça, beaucoup de
gens ont essayé de remplacer la cigarette par le chewing-gum ou la promenade…
et sont plus ou moins vite revenus à la cigarette...
Que nous enseigne le
Kaizen ? …qu'il
vaut pieux remplacer les grandes décisions héroïques "que l'on prend une bonne fois pour toutes" (anxiogènes
pour notre amygdale qui déclenche
l'alarme dès qu'on s'écarte de la routine : Est-ce
que je vais savoir tenir ? Combien de temps vais-je tenir ?) par de tout
petits pas mais répétés chaque jour.
Par exemple, le
premier jour, on remplace la première cigarette par un chewing-gum, et le reste
de la journée, on fume comme d'habitude. Et tous les jours on ancre cette
habitude, nouvelle, de remplacer la première cigarette par un chewing-gum. Mais
rien de plus !
Au bout d'un certain
temps, quand ce premier pas est acquis, on coupe la moitié de la première
cigarette qu'on s'autorise ensuite à fumer ce jour-là, et on fume la partie qui
reste. Et ainsi tous les jours….
Chacun peut imaginer
cette succession de tout petits pas, tellement faciles à faire qu'ils peuvent
paraître dérisoires mais qui, répétés tous les jours, finissent par venir à
bout de cette habitude et de cette dépendance.
Quelques remarques :
·
Il
vaut mieux couper et renoncer à la première moitié de la cigarette (car on a le sentiment d'une victoire et il
reste la deuxième moitié à fumer) que de fumer la première partie et se priver
de la deuxième moitié (ce qui renforce le sentiment du manque).
·
Pour
chasser la mauvaise habitude, le Kaizen nous fait utiliser la même stratégie,
la même ruse, que celle qui avait permis à cette mauvaise habitude de nous
envahir : de tout petits pas, insignifiants, pour ne pas éveiller la
méfiance et la résistance de l'adversaire (une petite cigarette, qu'est-ce que c'est ! C'est seulement si on fume
beaucoup qu'on risque d'attraper quelque chose ou de devenir dépendant… et puis
c'est juste une, pour voir ce que c'est…)
La première cigarette ouvre déjà une brèche… de même le premier petit
pas de reconquête annonce déjà la victoire finale.
·
Quand
la nouvelle bonne habitude est bien installée, la mauvaise ne peut plus revenir, car la place est prise : Quand il y a de l'air dans la pompe et que
l'orifice est bouché, on ne peut pas repousser la poignée
(Le texte ci-dessus est un extrait du ebook : Le Kaizen illustré. voir Boutique)
(Le texte ci-dessus est un extrait du ebook : Le Kaizen illustré. voir Boutique)
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